Si vous prenez un rayon de 2 heures en voiture autour de Bordeaux, un océan de bons spots gastronomiques s’ouvre à vous. Après s’être aventurés dans le Nord vers La Rochelle, nous voilà en route pour le sud vers le Pays Basque.
Ceci n’étant pas notre premier itinéraire, nous n’aborderons pas quelques villes mythiques que je vous conseille néanmoins de tester si cela n’est pas déjà fait, comme Saint-Jean-de-Luz ou San Sebastian. C’est un itinéraire parmi d’autres, à vous de picorer ce qui vous intéresse !
Gros gros coup de coeur pour L’Antre à Bidart
A Bidart, dans la rue principale, nichés sur l’une des tables de la mini-terrasse, alors qu’une petite brise fraîche venant de l’océan nous caressait le visage (nous quittions l’enfer caniculaire de Bordeaux, c’est dire si cette brise m’a marqué !), nous avons fait connaissance avec la cuisine de l’Australien Luke Dolphin. Et quelle rencontre ! Ce soir-là le menu « dégustation du chef » (45€ par personne) proposait des tomates marinées, ricotta maison / un oeuf à 62°C, langue de boeuf et girolles / un filet de merlu, courgettes et tournesol / des ris de veau, ice berg, concombre et bagna cauda / et un sorbet de fraise, sablé et graines de fenouil.
Très honnêtement, je crois n’avoir jamais mangé d’aussi bons ris de veau. Et je garde un souvenir encore ému des courgettes accompagnant le merlu. Une cuisine fraîche, des produits bruts travaillés avec respect et intelligence (la liste des producteurs est même affichée à l’entrée), des associations justes – ni trop d’ingrédients ni pas assez, et des petites, toutes petites touches intrigantes ajoutées par ci par là, que l’on s’amuse à deviner au fil des plats.
Au-delà de la cuisine, il y a l’ambiance. Dans L’Antre, elle est orchestrée par la femme de Luke, Laetitia. En un mot : on s’y sent bien. Chaleureux, agréable, décomplexé. Une invitation à commander une autre bouteille de Castell d’Encus DO Costers del Segre.
L’Antre, c’est donc une cuisine – et une ambiance – comme je les aime.
Le petit-déjeuner du trentenaire heureux à L’Auberge Basque
Nous n’avons pas eu l’opportunité de découvrir la cuisine de Cédric Béchade à l’Auberge Basque de Saint-Pée-sur-Nivelle (pas assez de repas dans un week-end…), mais nous avons néanmoins pu y passer la nuit ET y déguster un petit-déjeuner fabuleux. Ce matin-là j’avais 30 ans. La journée commençait admirablement bien. La terrasse donne sur la vallée, avec la Rhune au loin. Le paysage est verdoyant, apaisant. Au menu, de la truite de Banka (la Rolls de la truite, élevée avec amour à Banca au Pays Basque), de la charcuterie, du fromage, des fruits en gelée, du yaourt fermier, du gâteau basque, sans oublier la fameuse brioche de Saint-Pée-sur-Nivelle de Michel Darrigues, à la pâte de coing et aux noix, qui nous a valu un petit détour par le village pour faire quelques provisions.
Sur la route de l’Espagne, nous avons fait étape au petit marché d’Ascain, histoire de faire des provisions de piments doux. Un petit bain à Guéthary et nous voilà sur le port de Getaria, à déguster une morue sublime en guise de goûter.
Prochaine étape : Bilbao.
Nerua au Guggenheim de Bilbao
En préparant ce week-end, j’étais à la recherche d’une belle adresse à Bilbao. J’ai regardé du côté des étoilés Michelin, j’ai été attirée par Mina et par Nerua. Le fait d’avoir un mari architecte dans ma valise m’a fait opter pour le second : quoi de mieux que le restaurant du Guggenheim pour satisfaire toutes les passions ?
En toute honnêteté, mes impressions sont mitigées. On s’attend à pénétrer au coeur du musée, dans un décor digne de Frank Gehry, mais le restaurant se situe au rez-de-chaussée derrière le musée, juste sous le pont. Le décor est propre, les murs sont nus, sans aucune extravagance ou élément marquant. On nous a positionné à deux sur une grande grande table ronde, côte à côte, face à la salle, nous donnant une étrange impression d’être le jury d’un concours de cuisine. Pour l’ambiance romantique, vous pouvez repasser ! L’accueil est pourtant chaleureux, on vous guide en cuisine où on vous explique le fonctionnement, vous donnant quelques amuses-bouche au passage. Côté cuisine, rien à redire, c’était pour le coup à la hauteur d’un étoilé. A la carte, j’ai opté en entrée pour l’Araignée de mer, chou-fleur et jus de maïs grillé (top), le Ris de veau rôti au beurre noir, brocolis, poivre et muscade en plat, et en dessert Fraises, pomme et glace de fenugrec. Les goûts sont concentrés, c’est raffiné, délicat, surprenant. Mention spéciale pour les Petits calamars confis au bouillon d’olives noires.
Je me demande finalement si je suis faite pour les grands restaurants étoilés, je ne m’y sens pas à mon aise. Cinq serveurs aux aguets, ça m’angoisse. Mais il en faut pour tous les goûts ! Cela dit si c’est votre truc, alors je vous conseille vivement Nerua.
Bon plan hôtel à Bilbao : Basque Boutique
Rien à voir avec la gastronomie, mais je vous donne au passage le nom de notre hôtel, vraiment sympa et pas hors de prix. Il s’agit du Basque Boutique, situé à Casco Viejo (vieille ville). Les chambres sont originales et l’accueil est sympa.
Un fabuleux programme nous attendait le dimanche matin… Mais les piscines de gin-to ont eu raison de nous.