L’avocat. C’est tellement bon, c’est tellement healthy, c’est tellement tendance… mais c’est un tel scandale écologique. Vous n’avez pas pu passer à côté de cette enquête réalisée par Courrier International sur la production d’avocats en Afrique du Sud. Si c’est le cas rattrapez-vous sans tarder.
Je m’apprêtais justement à succomber à la folie de l’avocado toast en vous proposant une version simple et divine pour booster mon référencement, quand j’ai soudain reçu une alerte de conscience.
D’un côté, nous avons un super-aliment, plein de bon gras, de vitamines, de minéraux. Allié de la veggie food, très tendance avec les fameux « avocado toasts », l’avocat a tout pour plaire. Et sa consommation augmente de mois en mois à travers le monde.
De l’autre, nous avons un produit dont le bilan carbone explose tous nos petits efforts quotidiens. Entre l’importation, l’énergie utilisée pour sa production, les quantités d’eau qu’il nécessite, ses surfaces de culture qui s’étendent au détriment de forêts ou d’autres espèces locales, il présente toutes les caractéristiques du nouvel ennemi à abattre.
Qu’allons-nous choisir ? Pour ma part, j’essaie au quotidien de consommer des produits locaux, de saison, bio. Pourtant, j’ai toujours fermé les yeux sur l’avocat. J’ai toujours mis ma conscience écologique de côté l’espace d’un instant, juste le temps d’attraper deux avocats dans un rayon, de les mettre dans mon panier et de continuer mes courses écoresponsables. Je n’avais aucune idée des détails de cette affaire, mais je me doutais bien qu’un produit provenant d’Afrique du Sud, du Mexique ou d’ailleurs, n’était pas tout à fait net. Mais jusqu’à ce qu’on ne me mette les détails sous les yeux, je les ai volontairement fermé.
Alors jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour être en accord avec notre conscience écologique ? Où sont nos limites ? Doit-on s’autoriser quelques produits non responsables, comme un petit péché mignon qu’on se permettrait en douce ? Doit-on au contraire stopper toute consommation d’avocat sous prétexte que sa production met en danger notre planète ? La même problématique se pose d’ailleurs à propos de la consommation de viande. On arrête tout ou on continue malgré les conséquences ? Quel est le poids de la culpabilité sur nos choix alimentaires ? Je n’ai pas la réponse. A chacun d’entre nous de prendre position. Pour ma part je me retrouve dans les propos d’Hubert Reeves, qui prône une réduction de la consommation de viande. Si chacun baisse sa consommation, si chacun se pose des limites, alors à l’échelle mondiale le volume consommé baissera. Et si on faisait pareil avec l’avocat ?
Je vous livre quand même ma recette, c’est vraiment trop bon, mais je vous interdis de la faire tous les jours.
Avocado toast, betterave crue à l’huile de noisette, parmesan et piment d’Espelette
Ingrédients pour 4 tartines :
2 avocats
4 grosses tranches de bon pain
1 petite betterave crue
2 cuillères à soupe d’huile de noisette
2 cuillères à soupe de bonne huile d’olive
de gros copeaux de parmesan
piment d’Espelette
fleur de sel
Faites légèrement griller les tranches de pain. Écrasez sur chaque tranche 1/2 avocat bien mûr. Saupoudrez de fleur de sel, de piment d’Espelette et arrosez de quelques gouttes d’huile d’olive.
Épluchez la betterave. Râpez-la dans un bol. Arrosez d’huile de noisette, parsemez de fleur de sel, de piment d’Espelette et mélangez bien.
Répartissez la betterave râpée sur l’avocat écrasé. Disposez de gros copeaux de parmesan par dessus et mangez aussitôt, la conscience (presque) tranquille.