Qui se cache derrière le concept ? Bénédicte Benard et Paul Esparre, elle issue du marketing, lui designer spécialisé dans les concept stores, tous deux réunis par l’amour de la bière et l’envie d’entreprendre.
Mais revenons à nos houblons. Saviez-vous que le malt n’est pas une céréale à part entière (je fais la maligne mais je l’ignorais jusque récemment) ? C’est une manière de faire germer des céréales. On peut d’ailleurs fabriquer de la bière à partir d’une multitude de céréales, de l’orge principalement, mais aussi du blé et même du riz.
Question suivante, qu’est-ce qui donne la couleur de la bière ? C’est le degré de torréfaction de la céréale, de la « pale ale » pas ou peu torréfiée à la « stout » complètement grillée. Je sens que je vous perds en abordant le côté technique donc je ne m’étends pas plus. Un dernier point important, le houblon. Cette plante que le brasseur plonge dans le brassin à un moment clé va donner tous les arômes de la bière : agrumes, fruits exotiques, fruits rouges… Il en existe des dizaines de variétés. C’est aussi le houblon qui donnera l’amertume. Voilà j’arrête. Vous seriez plus avancé de connaître les dernières tendances en matière de bière pour briller en société. Commandez donc avec aplomb une IPA (Indian Pale Ale) ou une stout. Dans tous les cas, elle devra avoir du caractère. Un pays tendance ? Le Japon est au top, on y trouve même une bière brassée avec du riz rouge.
Les clés d’une soirée « beer tasting » réussie
Quelques règles de base quant à la dégustation. Conservez vos bières toujours debout au réfrigérateur. Le liquide ne doit pas entrer en contact avec la capsule. Sortez les bières une demi-heure avant la dégustation, la température idéale étant entre 6 et 8°C (entre 8 et 10°C pour une brune). Exit votre collection de chopes volées dans les bars de votre jeunesse, préférez des verres à vin.
On commence. Versez le précieux liquide. Regardez la mousse, puis la couleur de la robe. Plongez votre nez dans le verre. Humez avec verve. Prenez une bonne gorgée et dégustez. Tout comme pour le vin, amusez-vous à décrire les senteurs, les arômes, partagez, échangez. La finale sera donnée par l’amertume, qui pourra s’étirer quelques minutes sur votre palais.
Si la bière est appelée le pain liquide (faite d’eau, de céréales et de levure), il faudra quand même penser à manger quelque chose à un moment donné. Et c’est là que ça devient intéressant. Trois options s’offrent à vous : couper, contraster ou compléter. On coupera par exemple le gras d’une charcuterie avec une bière sèche. On contrastera le saumon avec une bière aux arômes d’agrumes. On complètera un tiramisu avec une bière stout aux arômes de café.
Pour ma part, j’ai dégusté une « Flying Dog » Pale Ale américaine au nez prononcé d’orange relativement sèche, avec un saumon gravlax bien gras. Un bel équilibre général, sans que l’un ne dénature l’autre.
J’ai craqué pour une brune bio néerlandaise « Brouwerij t’IJ » dégustée avec un bleu d’Auvergne. Les arômes de cacao, café, caramel brûlé et fruits confits éclatent au contact du fromage. Une vraie révélation avec des saveurs fortes mais bien équilibrées. Pour le « dessert » nous avons tenté une Earl Grey IPA anglaise, brassée avec des feuilles de thé, assez amère et florale, judicieusement accompagnée d’un cannelé.
Il ne me reste plus qu’à croiser les doigts pour que L’Amirale Bière puisse rapidement compléter sa carte d’épicerie salée à emporter avec des dégustations sur place de planches ou d’assiettes. En attendant, tentez l’expérience chez vous entre amis, vous serez surpris. Parole de petite cuillère.